Après de nombreux mois de préparation par Florence Vernette, cheffe d’établissement dans le diocèse de Belley-Ars et Lana Aqal, professeure de français à Aboud, un village de 2 000 habitants situé à quelques kilomètres de Ramallah, trois garçons et trois filles de 10 et 11 ans et leur professeure s’envolent pour la France. Pour 5 d’entre eux, le fait de prendre l’avion était innovant et stimulant. Une fois arrivée à Vonnas, cette commune de l’Ain de près de 3 000 habitants, ils se sont installés dans les familles de l’école Saint-Joseph qui les accueillait. Chocs culturels pour les uns comme pour les autres, les différences se sont surtout singularisées lors des repas. « Un de mes élèves n’a mangé que du pain le premier jour » s’amuse Lana, qui reconnait que les règles de tenue à table l’ont également beaucoup étonnée. Le fait aussi de loger dans une maison isolée, près d’un bois, n’a pas rassuré une des élèves, pour qui c’était une expérience nouvelle et relativement inquiétante.
Les matinées passées en classe ont été contrebalancées par les visites culturelles l’après-midi, comme celle du musée des Confluences ou du parc de la Tête d’Or à Lyon, du Parc des Oiseaux de Villars-lès-Dombes, ou par un pique-nique au bord du lac de Cormoranche. Les élèves de Saint-Joseph ont ainsi réalisé, par les explications de leurs correspondants, combien les journées de classe sont longues en France, comparé aux horaires scolaires en Terre Sainte (8 h – 13 h 30 environ.)
Lors d’une journée, Anas, Edam, Wissam, Aline, Marosca, Cristina, les élèves de Lana, se sont fait les ambassadeurs de leur pays. La danse du traditionnel dabké a permis à Lana d’expliquer aux petits Français la différence entre un voile porté par elle pour des raisons religieuses et celui lié à une manifestation culturelle. En présence du Directeur diocésain de Belley-Ars (Ain), les élèves de Saint-Joseph ont ce jour-là assisté à une saynète en arabe, avec un simple vocabulaire de la vie quotidienne, traduite en français. Premier cours d’arabe pour les Vonnassiens qui a déclenché des fous-rires lors de la prononciation de mots… imprononçables pour certains !
De retour chez eux, les élèves de l’école latine d’Aboud reconnaissent avoir tous osé, après quelques jours en France, prendre la parole. Et ce malgré le fait qu’ils entendaient pour la première fois parler français par des Français, ce qui les avait troublés à leur arrivée, peu habitués à entendre notre langue parlée si rapidement…