Le sujet a été abordé dans plusieurs écoles. Plus que la conclusion d’une correspondance durant l’année ou d’un projet établi sur plusieurs mois, le désir de voyage se faisait sentir auprès de professeurs de français pour stimuler, motiver des élèves qui subissent l’immobilité imposée à tous par la guerre dans tout le pays. L’enseignement d’une langue est avant tout celle d’une culture, et cohabiter avec de jeunes Français de leur âge, que ce soit en famille ou en établissement scolaire, ouvrirait des horizons qu’un enseignement, même de qualité, ne peut offrir entre les quatre murs d’une classe.
Voilà donc que, grâce à l’enthousiasme de leurs professeurs de français et des directeurs, se préparent à partir en France une trentaine d’élèves des collèges de Frères de Bethléem et Jérusalem, ainsi que ceux de l’école de Taybeh et celle d’Aboud, toutes deux du Patriarcat latin de Jérusalem. Les destinations sont variées : les uns partiront dans le nord de la France, d’autres à Marseille ou Bourg-en-Bresse, les derniers à Paris. Tous au sein d’une organisation parfois complexe, mais soutenus par les services culturels et administratifs du consulat général de France à Jérusalem.
Le rôle du Réseau Barnabé dans tout cela ? Tisser les liens entre les écoles de l’Enseignement catholique en France et les écoles de Terre Sainte ; répondre aux appels des uns et des autres pour trouver un établissement correspondant ; mettre en relation les professeurs ; aider si besoin à dessiner les contours des séjours en France ; rencontrer parfois les familles qui accueilleront les Palestiniens, professeurs et élèves, pour évoquer le contexte dans lequel ils vivent au quotidien ; et aider à la construction de l’environnement pédagogique des journées qui se passeront en France.
Cet accueil n’est pas à sens unique : les élèves français, leurs professeurs, leur famille, recevront plus qu’ils donneront, ne serait-ce dans la découverte d’une culture nouvelle, d’une réalité parfois biaisée par les média. Aussi, ce séjour appelé dans le jargon professionnel “mobilité d’élèves” est en fait un point de départ pour la construction de projets pour l’année suivante, la naissance d’amitiés dépassant le cadre scolaire, ou encore l’évocation de voyages en Terre Sainte : et ce n’est pas un rêve ! ces voyages d’élèves français à Jérusalem, Ramallah ou Bethléem peuvent être envisagés, mis sur pieds, pour l’année scolaire à venir. La souplesse et le sens d’adaptation seront mis à l’épreuve, mais qui a organisé un voyage scolaire le sait bien…
Organiser un voyage scolaire avec une école de Terre Sainte : note technique